[INTERVIEW questions/réponses] Acteur · membre de 2PM · PDG de label


Acteur, membre du groupe 2PM et PDG de sa propre agence…

✍️ Auteure : Yoo Ji-hye
📸 Photos : O3 Collective / tvN
📰 Source JTBC Enter News

Autant de titres qui précèdent désormais le nom de la star Lee Junho.
Débutant en 2008 avec le groupe 2PM, il a marqué l’industrie musicale avant de se lancer dans une carrière d’acteur en 2013 avec le film Cold Eyes, devenant un pilier de la vague K-drama. À cela s’est ajoutée récemment une nouvelle casquette : celle de PDG, depuis qu’il a quitté JYP Entertainment en avril dernier pour fonder O3 Collective.
Sa nouvelle aventure n’a pas empêché le succès : le drama Typhoon Family (태풍상사) dans lequel il tenait le rôle principal a dépassé 10,3 % d’audience Nielsen (national), recevant un large soutien du public. Situé en 1997, en pleine crise du FMI le drama raconte les efforts des employés d’une société d’exportation pour sauver leur entreprise.
Le personnage de “jeune PDG” Kang Taepoong, joué par Junho, a été jugé “proche de sa vraie personnalité” par de nombreux spectateurs.

Malgré une vie qui semble nécessiter “dix corps”, la voix de Junho rencontré le 2 décembre dans un café de Gangnam était pleine d’énergie.
Il lance :
« Je ne suis pas fatigué. Sans mentir, je trouve ça tellement précieux d’avoir un prochain projet. Créer un nouveau personnage est toujours un plaisir. Tant que j’aurai cette chance, je veux vivre ainsi. »


Q. Typhoon Family s’est achevé avec plus de 10 % d’audience. Quel est votre ressenti ?

🐧« C’est une œuvre sur laquelle j’ai travaillé environ un an. Comme pour d’autres projets, mais celui-ci me laisse une impression particulièrement forte. J’ai eu beaucoup de mal à m’en séparer. J’en ressens encore le poids émotionnel aujourd’hui. Et j’ai été très heureux que les téléspectateurs, qui ont soutenu le drama jusqu’au bout, nous aient permis de dépasser 10 %. Forcément, on espère dépasser cette barre symbolique. Il y a eu plusieurs moments critiques, où l’on se disait que ça y est… ou peut-être pas. Et puis, au dernier épisode, on l’a enfin franchie. C’était une bonne sensation.
Je crois que c’était pareil pour les spectateurs, les acteurs, les membres du staff… On ne peut jamais être satisfait à 100 %. Malgré cela, j’ai trouvé la fin très satisfaisante, et c’était agréable. »

Q. Vous avez dû faire face à de nombreuses difficultés dans le rôle de Kang Taepoong, jeune PDG qui surmonte les obstacles pour sauver Typhoon Trading company. N’a-t-il pas été difficile de jouer ce rôle ?

🐧« J’ai vraiment beaucoup souffert. (Rires) Taepoong est un personnage qui traverse énormément d’épreuves. Dans un contexte comme celui de la crise du FMI, il ne pouvait pas en être autrement. Je pense même que ses difficultés symbolisent celles de l’époque. Pendant le tournage, je me disais souvent que c’était vraiment spectaculaire. Je n’avais jamais travaillé sur un drama avec autant de scènes en extérieur. Nous avons parcouru énormément d’endroits. Nous avons tourné ensemble dehors par temps glacé, puis sous des vagues de chaleur.
Chaque épisode était un défi, mais je me rappelle surtout des scènes tournées à Busan. C’était fin avril l’an dernier, il faisait encore froid. Je me rappelle m’être retrouvé couvert de farine. Nous avions réellement fait sortir un bateau pour filmer sous tous les angles, afin de transmettre un sentiment de réalisme. Tout le monde a souffert du mal de mer. Une fois le bateau parti, impossible de revenir avant longtemps, donc nous devions rester dessus.
Sur le plan émotionnel aussi, chaque scène était difficile. Le caractère de Taepoong est très varié : il est franc, il pleure quand il doit pleurer… Je devais exprimer une palette très large et j’ai beaucoup réfléchi à la manière d’y parvenir. »

Q. Le drama se déroule pendant la crise du fmi de 1997. Vous avez dû beaucoup réfléchir à la manière de représenter cette période. Et Taepoong a un côté romantique qui semble aussi vous ressembler. Qu’en pensez-vous ?

🐧« J’ai beaucoup cherché des vêtements de l’époque. J’ai proposé pas mal d’idées. Certains styles d’aujourd’hui étaient justement populaires à l’époque, donc ce n’était pas difficile à trouver. Par contre, le manteau en simili, impossible à dénicher : on l’a fait fabriquer.
Je n’ai pas vécu directement la crise, mais mes parents travaillaient tous les deux, donc je n’avais pas beaucoup de temps avec eux, et cela me rendait encore plus sensible. Je me rappelle m’être accroché à ma mère en pleurant pour qu’elle ne parte pas travailler, ou encore écrire des petits mots sur des post-it pour communiquer avec elle. Nous accumulions ce genre de « romantisme ». La chaleur familiale, la proximité entre voisins… Je trouve que c’est quelque chose qu’on ressent beaucoup moins maintenant, peut-être parce qu’on vieillit. J’espérais que ce drama puisse redonner un peu de cette nostalgie. Comme Taepoong est un personnage dans cet esprit, l’interprétation s’est faite naturellement. »

Q. Pourquoi avoir accepté Typhoon Family ?

🐧« Quand j’ai reçu le scénario, seuls les épisodes 1 à 4 étaient écrits. La scène finale du premier épisode m’a particulièrement marqué. Comme souvent, le premier épisode fixe la direction du drama. Dans Typhoon Family, l’histoire de la manière dont l’entreprise affronte la crise du FMI était très bien intégrée.
Tout le monde vit des moments difficiles. Il n’y a pas que de bonnes choses dans la vie ; il y a toujours des périodes compliquées socialement. Je pensais que raconter ce genre d’histoire serait important à notre époque. Ceux qui ont connu la crise pourraient s’en souvenir et réfléchir à comment ils ont surmonté ces moments, et ceux qui ne l’ont pas vécu pourraient être connectés aux gens d’autrefois.
Et puis, personnellement, j’aime les dramas en 16 épisodes. Aujourd’hui, les séries raccourcissent, mais moi, j’ai l’impression qu’au moment où on commence vraiment à aimer l’univers d’une œuvre, il faut déjà lui dire au revoir. Ça m’attristait. Je trouvais que cette histoire méritait un rythme plus lent quelque chose de rare aujourd’hui. »

Q. L’alchimie avec Moo Jin-sung, qui joue Pyo Hyun-joon un personnage qui ne cesse de tourmenter Taepoong a été étonnamment remarquable.

🐧« Avec Jin-sung, on disait que c’était presque des scènes romantiques. Nos visages étaient toujours très proches. On plaisantait en disant : “C’est quoi ça, un couple principal ?” On voyait parfaitement les expressions de l’autre. (Rires)
Les émotions de Pyo Hyun-joon sont comme un mélange d’amour-haine et d’admiration maladroitement exprimée, je pense. Beaucoup disent que tous les obstacles semblent venir de lui. Je me dis que si quelqu’un est trop jaloux de quelqu’un d’autre, il finit forcément par se dire : “Je veux battre au moins cette personne.” Je pense que c’était très crédible. »

Q. Comment s’est passée l’alchimie avec Kim Min-ha, qui joue Oh Mi-seon, et le reste de l’équipe de Typhoon Trading companY ?

🐧« Les scènes de couple entre Taepoong et Mi-seon ont été tournées plus tard. Avant ça, je tournais énormément de… “scènes romantiques” (rires) avec Jin-sung. Mais que ce soit avec Kim Min-ha ou les autres acteurs jouant les employés de Typhoon Family, l’alchimie était excellente. Même sans beaucoup parler, l’énergie qu’on s’échangeait sur le plateau était unique.
Avec Min-ha, comme nous avions de nombreuses scènes ensemble, je ressentais encore plus cette harmonie. Nous ne faisions pas de longues discussions comme : “On devrait faire ça comme ça.” On ajustait naturellement pendant les répétitions, ce qui donnait parfois des résultats complètement différents. La concentration était vraiment forte.
Ce drama parle de l’entreprise, mais aussi de la famille, de l’amour qui transforme une personne, de l’affection des collègues. Sans Mi-seon, Taepoong n’aurait jamais pu surmonter cette crise. Leur romance était donc naturelle. Le jugement appartient aux téléspectateurs, mais pour Taepoong, Mi-seon était son plus grand soutien, et faire grandir leur relation en même temps que l’entreprise était logique. »

Q.  Le drama dépeint aussi avec beaucoup de justesse la prise de conscience tardive de Kang Taepoong quant à l’amour de son père après sa mort soudaine. Qu’est-ce que votre père vous a dit après avoir vu la série ?

🐧« Nous avons surtout parlé de santé. Dans le drama, Taepoong ne réalise l’amour de son père qu’après sa mort. Je crois que la relation père-fils est souvent distante. Nous ne parlons pas beaucoup. Cette fois aussi, nous n’avons pas beaucoup parlé, mais il y avait clairement une connexion émotionnelle.
Ce drama m’a beaucoup fait réfléchir à la famille et m’a donné l’occasion de reconsidérer ma relation avec mon père. Je lui dis plus souvent que j’espère qu’il restera en bonne santé. Je lui écris plus qu’avant.
Pour répondre plus précisément : non, il n’a pas dit grand-chose. (Rires) Juste “Tu as bien travaillé”, “C’était bien.” Quand j’étais petit, il était marin. Il partait parfois six mois. Puis il est devenu fonctionnaire, et c’est là que je suis entré dans l’adolescence. Malgré tout, comme Taepoong, j’avais énormément d’amour pour mes parents quand j’étais enfant. Je dis encore “Je t’aime” à mon père.
Mais ce n’est pas quelqu’un qui fait de longs commentaires après avoir vu un drama. (Rires) »

Q. En regardant les 20 ans de Taepoong, qu’avez- vous ressenti ?

🐧« J’aurais aimé avoir le caractère de Taepoong dans ma vingtaine. Il n’est pas renfermé, il accepte les choses et les exprime bien. Moi, quand quelque chose n’allait pas, j’entrais dans une spirale : “Pourquoi ça ne marche pas ?” et je creusais sans arrêt.
J’ai passé mon adolescence et ma vingtaine sans pouvoir sourire comme Tae-poong. Ce furent des années très intenses. Je ne me retrouvais donc pas vraiment dans son optimisme. Je me disais : “Il peut vraiment vivre comme ça ?” (Rires) »

Q. En étant vous-même devenu PDG en août, vous ressemblez encore plus à Taepoong, non ?

🐧« C’est vrai. Il y a des similitudes. J’avais juste quitté JYP et je commençais seul. Comme Taepoong, je devenais “PDG” sans l’avoir voulu. Après 18 ans de carrière, je recommençais quelque chose de nouveau. Donc j’ai pu me plonger dans son état d’esprit.
Mais la réalité est différente. Dans la vraie vie, j’ai vraiment beaucoup préparé les choses, donc je n’ai pas vécu la même douleur que Taepoong.
JYP m’a énormément aidé, vraiment. J’avais l’impression d’avoir grandi auprès de très bons parents. Ils m’ont beaucoup conseillé pour que je puisse devenir indépendant sereinement. Je pense encore être en période d’apprentissage. En tant que PDG, je réfléchis davantage à chaque décision. »

Q. Qu’ont dit les membres de 2PM à propos du drama ? Et que pensez- vous du mariage d’Ok Taecyeon au printemps prochain ?

🐧« Personne ne m’a envoyé de message ! (Rires) Entre nous, envoyer un message pour dire “J’ai regardé” serait gênant. Si quelqu’un m’écrit “C’était bien”, je lui répondrai : “Pourquoi tu me dis ça ?” On est comme une famille.
Mais Wooyoung m’a dit qu’il avait trouvé ça très drôle. Je veux en profiter pour le remercier ici. Ça fait tellement longtemps qu’on se connaît que c’est presque embarrassant de se faire des compliments. On se fait confiance.
Et voir ceux qui m’entourent construire leur vie et être heureux, ça me donne envie de les soutenir. En étant absorbé par le travail, je me rends compte qu’un jour, 18 ans ont passé… et naturellement, des changements arrivent dans notre entourage. »

Q. Vous n’êtes pas allé sur Bubble, la plateforme payante, pendant plus d’un mois, ce qui a provoqué des frustrations. Comme vous êtes connu pour votre rigueur, certains disent que les attentes envers vous sont plus strictes. Les stars doivent-elles faire encore plus attention ?

🐧« Non, c’est de ma faute. Je devrais y aller plus souvent. Quand je tourne, je suis tellement absorbé dans le personnage que le temps passe sans que je m’en rende compte. C’est de ma faute et je n’ai rien à expliquer. J’ai toujours partagé une vie de groupe en tant que chanteur, et ces habitudes restent. Je fais toujours très attention, pas pour une raison particulière, mais parce que je ne travaille jamais seul.
Je suis presque toujours en tournage, rarement chez moi. À part ça, je suis chez moi et nulle part ailleurs. (Rires) »

Q. Que pensez- vous de vos 18 ans de carrière ?

🐧« Étrangement, tout semble se diviser avant et après le service militaire. Avant, dans la vingtaine, j’étais avide de tout. Après, j’ai ressenti comme si une couche s’était détachée, et j’ai appris à lâcher prise. Même si, quand je regarde en arrière, je remarque que j’étais encore très tendu.
Il faut toujours grandir, regarder en arrière. Je ne sais pas si je pourrais mieux faire aujourd’hui qu’à l’époque. Je crois que non, parce que j’ai vraiment tout donné à chaque moment.
L’acteur doit s’adapter aux époques, refléter leur atmosphère. Il doit montrer diverses facettes. Donc j’essaie de ne pas me dire : “C’était bien” ou “C’était mauvais”. Je veux accepter tous les compliments comme les critiques. Je ne sais pas si je fais bien ou mal, mais je sais que je travaille dur. »

Q. Vous n’etes pas fatigué d’enchaîner les activités ?

🐧« Non. Vraiment. Je suis tellement reconnaissant d’avoir un prochain projet. Ce que j’aime dans le métier d’acteur, c’est de créer un nouveau personnage à chaque nouveau défi. Ça me rend heureux, et j’aimerais le faire toute ma vie.
Je ne ressens pas le burn-out. Je suis juste un peu plus fatigué qu’avant. Si je commence à me dire “Je suis en burn-out”, j’ai l’impression que ça deviendrait vrai. Mais si je me dis simplement “Je suis un peu fatigué”, alors ça passe. À bien y repenser, ça paraît un peu fou. (Rires) »

Q. Pourquoi avoir fondé votre agence ?

🐧« J’y pensais beaucoup, mais sans plan précis. Des offres d’agences arrivaient, mais je ne savais même plus d’où elles venaient, tellement les tournages s’enchaînaient. Je voulais saisir une opportunité un jour, mais pas à une date particulière.
Il y a beaucoup d’artistes qui, comme moi, chantent, jouent, composent… J’espérais rencontrer quelqu’un partageant cette vision. Finalement, j’ai commencé seul : une agence d’une seule personne. Je voulais prendre davantage de responsabilité dans mon travail. Je voulais apprendre en ressentant les choses directement. C’était mon désir principal. »

Q. Vous enchaînez les succès en tant que leader. Cashero sur Netflix pourrait-il aussi être un succès ?

🐧« J’aimerais faire des réussites à la chaîne toute ma vie. Bien sûr qu’on veut réussir. Mais la définition du “succès” varie. Pour Typhoon Family, mon souhait principal était que l’esprit de l’entreprise soit transmis correctement. Je pense que c’est réussi. J’aimerais vraiment avoir la chance d’enchaîner les succès.
Cashero sera une série très rafraîchissante. C’est un drama qu’on peut regarder d’une traite. Ça se regarde sans pause. »

Q. Quels sont vos objectifs ?

🐧« Je veux devenir un acteur et un chanteur que l’on peut regarder ou écouter en toute confiance, sans raison. Je veux être quelqu’un qui excelle vraiment dans son métier. Dans ce métier, une chanson ou un jeu d’acteur valent plus que cent mots. J’aimerais qu’on dise de moi : “Il est vraiment bon”. »

Yu Ji-hye, journaliste, Équipe EnterNews
Photos : O3 Collective

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